Déclarations de personnalités à propos de ERT

Des personnalités du monde culturel grec et plus généralement européen ont exprimé dans des déclarations leur désaccord avec les “écrans noirs” de la Radiotélévision grecque. Mikis Theodorakis souligne, dans une lettre-intervention publique, ce qui suit: “ Quelques jours après le 19e anniversaire de la mort de Manos Hatzidakis, au lieu d'un hommage à sa mémoire nous arrêtons la chorale qu'il avait fondée en 1977, je n'arrive pas à imaginer qu'à l'âge de 88 ans je serai obligé de soutenir l'évidence et d'essayer d'expliquer pourquoi le  rôle de l'art et en particulier de la musique est tellement important pour l'existence d'une nation.

 

De nombreuses personnalités du monde des arts et des lettres sont intervenus avec des déclarations.

Nous en citons quelques uns (par ordre alphabétique):

Dimos Avdeliodis: metteur en scène, scénariste et acteur

“....réellement le noir nous a fait très peur et nous a terriblement déçu. On ne peut abolir notre symbole national, notre culture, notre langue et tout ce que ERT représente.”
“...je vais parler d'une ânerie alors qu'en un instant la Grèce a été abolie. En ce moment même le signal de la Grèce n'existe pas mondialement et ce sont les Grecs eux mêmes qui ont cela aux Grecs...”

Anguélos Antonopoulos : acteur
“...ERT était  étroitement liée à toute la vie culturelle. 
La présence de l'ERT était très importante dans notre vie. Le stigmate de notre vie est présent dans ERT et c'est pour cela que je ressens une très grande solitude sans ERT.”

Vassilis Vassilikos : écrivain
“La décision et la façon d'annoncer la coupe du cordon ombilical de la Télévision publique sont incompréhensibles, inénarrables, un coup d'état de type tiers-mondiste.
L'intérêt public a toujours été au dessus des intérêts privés et c'est pour cette raison que “non passeran”.

Costas Gavras : metteur en scène
“ Pour un évènement aussi immense qui a fait le tour du monde, en France tous les médias en ont parlé, et pour lequel le Premier ministre du pays, en signe de respect du peuple, n'a pas eu le courage de parler à la télévision et d'expliquer à des centaines de milliers de Grecs pourquoi il le fait. C'est quelque chose que je considère comme unique et absolument inacceptable.”

Giorgos Grammatikakis : professeur de physique à l'université de Crète
“Je pense que j'ai ressenti la même chose que tous les Grecs! Au début une grande surprise car ce n'est pas si simple qu'une télévision et une radio de taisent et que des écrans noirs envahissent nos maisons, nos cafés et nos rues. Ensuite j'ai ressenti une grande colère. Je pense que tiut ce que nous vivons et ce que nous allons vivre sont un acte de barbarie morale, politiquement complètement idiot et juridiquement et constitutionnellement absolument . Avant qu'il ne soit trop tard pour nous tous j'espère que les coupables de cet acte trouvent le courage de faire marche arrière. Que la lumière revienne sur nos récepteurs et nos âmes.”

Manos Eleftheriou : poète
“Derrière ces personnes qui travaillent se trouvent des milliers de familles. Le problème est politique. Politique dans le haut sens du terme. C'est désormais un problème de démocratie. J'ai bien peur que de telles choses enclenchent de grandes révolutions. Que cela enclenche quelque chose de pire que nous ne pouvons pas imaginer. C'est de chose comme cela qu'elles commencent, de quelque chose de petit. Réfléchissez d'où cela a commencé en Turquie, en Egypte, en Libye.”

Costas Kazakos :acteur
“...si on laisse tomber le côté sentimental, une mesure violente a été prise qui a engendré la surprise...Vous voyez, il règne une confusion et le Premier ministre l'a dit plus clairement. La télévision est soit publique soit gouvernementale soit privée...Le problème est celui de la télévision gouvernementale, car elle doit offrir une information libre et indépendante aux citoyens qui payent quelques centimes pour entretenir ERT.”

Roviros Manthoulis : metteur en scène et ancien directeur artistique de ERT
“Ce que je peux mesurer c'est le choc que m'a causé la suppression de ERT, au moment même où la Radiotélévision nationale est le seul refuge culturel qui reste au malheureux peuple grec. Il s'agit là d'un acte misérable, traître, antinational pour lequel le peuple grec doit trouver la façon la plus dure de punir ce gouvernement indigne, comme on en voit la preuve, et personnellement chacun de ses membres et de ceux qui sont complices du démantèlement d'un organisme qui avait peut-être besoin d'un assainissement, mais qui est la seule entreprise publique qui ne pèse pas sur le budget de l'état, étant le seul organisme ayant des abonnés, comme tous ses adeptes le savent.
Son enterrement ne vise qu'à renforcer les publicités des chaînes commerciales.
J'espère que les forces capables d'empêcher cette honte réussiront à se rassembler.”

Titos Patrikios : poète
“Le noir peut être une très belle couleur quand il est combiné avec d'autres couleurs. Mais quand il est la seule couleur il devient le noir de l'enfer...C'est ce noir, que dans son expression la plus absolue, je déteste. Il me rappelle même le noir du fascisme, des chemises noires de Mussolini qui étaient tout de noir vêtus et qui défilaient ainsi...Au lieu de résoudre le problèmes nous essayons de le supprimer...Cette noirceur de la télévision publique nous laissent à la merci de la désinformation des diverses chaînes suspectes qui trouvent ainsi l'occasion d'alimenter les gens de fausses informations.”

Τελευταία τροποποίηση στις Παρασκευή, 14/06/2013 - 23:54